Diwali et autres festivités

La fin de la mousson a amenée avec elle une ribambelle de festival religieux ou populaires de différentes envergures. Il y a eu Durga Puja début octobre. Célébration de la déesse Durga, procession dans les rues, musique, danse Durga gigantesque jetée dans le Gange... Je me trouvais à Bénares (Varanasi) durant ces célébrations et il faut avouer que c'était assez impressionant. Peu après j'ai appris qu'a Bénares les indiens semblent friands de fêtes et celles ci durent en général bien plus longtemps que dans les autres villes indiennes...

Et puis voila qu'arrive Diwali (26.10); la fête des lumières (clin d'oeil aux lyonnais). Avec Holi (fête qui célébre le printemps) ce sont les deux fêtes les plus populaires en Inde. Diwali bien que Hindoue à la base (célébre différentes divinités...) semble être fêtée par toute la population. Toute l'Inde est fériée et en ce 26 octobre vit au rythme des lumières.

Diwali c'est un peu Noël pour les indiens; on est en famille, on s'offre des chocolats, sweets, et autre fruits secs et pistaches, ou encore des paniers étranges contenant tout un tas de chose (du Ferrero rocher jusqu'au paquet d'Instant noodles en passant par l'AJAX) que l'on achête tout prêt dans les magasins. Et puis, surtout, surtout rappelons que c'est la fête des lumières alors pétards, lumignons, feu d'artifice et guirlandes sont de rigueur. Les maisons s'illuminent de plus en plus de jour en jour. Et le jour J c'est l'apothéose des feux d'artifices, guirlandes et bougies.

Quand aux petards, c'est considéré comme un vrai sport : depuis trois semaines des enfants éclatent des pétards et feu d'artifice en fin d'aprés midi, mais la depuis quelques jours les entrainements se sont intensifiés et commencent des 8h du matin pour finir tard dans la nuit. Une vraie cacophonie dans les rues (ceux que j'ai eu sur skype récemment verront de quoi je parle). En bref c'est un peu la teuf, il y a des millions de gens dans les rues, qui s'affairent pour acheter les derniers préparatifs. Je pense que ce soir nous aurons droit à de jolis lumières dans le ciel.

Alors nous aussi on a décidé de fêter Diwali. J'ai pris un malin plaisir à acheter tout un tas de guirlandes, et lumignons. Mathieu s'est chargé des pétards et feu d'artifice et ce soir nous avons donné rendez vous aux copains sur notre roof top pour venir célébrer les lumières comme il se doit. Les photos viendront par la suite.

En attendant voici notre balcony hier soir...
Happy Diwali !

Varanasi la mystique








Quelques images en attendant un article plus construit.

Wecome in Jawaharlal Nehru University

Après un mois et demi d'expérimentation de l'Université, je crois qu'il est temps de vous faire part de mon quotidien. Pour ce faire, et pour que ça soit pas trop barbant, on va résumer ça sous forme de grand points.

  • Le campus : Immense, une jungle située au sud de Delhi. C'est bien simple de l'entrée de l'université jusqu'aux premiers batîments de cours il y a un kilomètre 200 et attention, je ne parle que des "premiers batîments de cours, je n'ai pas encore eu vraiment la motivation de l'explorer de fond en comble. Alors voila la recette du campus indien : une jungle, une louche d'hostels (residences U) par-ci par-là, saupoudré de petits "shopping complexe" (autrement dits trois magazins : un épicier, un libraire et une laundry), quelques grands immeubles de cours et le tout agrémenté d'un daba (petit bouiboui resto) ouvert 24/24, 7j/7. Ah oui et rajoutez aussi des rickshaw, des bus, des chiens errants. Et j'oubliais, nappez le tout d'affiches communistes et vous y serez pour de bon. Oui il est bon de préciser que JNU est une fac engagée, il y a tout un tas d’événements culturels, militants, d'AG traitant de droits des étudiants et plus encore.

  • L'inscription : une grande aventure ça aussi, qui m'aura pris... une semaine ! Il faut en effet remplir tout un tas de papiers qu'il faut faire signer et tamponner dans le bon ordre aux quatre coins de fac (qui est grande je vous le rapelle) pour ensuite re dispacher ces mêmes papiers.. Bref, un bordel à l'indienne. Et puis après, l'inscription administrative faite, il faut partir en quête d'information pédagogique -j'entends emplois du temps, listes de cours- ce qui n'est pas une chose facile. Je suis affectée au CSRD (Center for the Study of Regional Development) et manifestement je suis une des mieux lotie de ce point de vue là. Il faut ensuite tenter de comprendre le système universitaire anglo-saxon, M.A program, M.Phil program, PhD.
  • Le statut d'étudiant étranger : En fait il n'y en a pas. Ici on est considéré comme "casual student" ce qui pourrait ressembler au concept d'auditeur libre. Un casual student ne passe pas d'exam par exemple. Cependant, la différence avec les auditeurs libres est qu'on a besoin de notes pour valider notre échange universitaire. Manifestement ni l'administration ni les professeurs ne semblent savoir comment se comporter avec les étudiants étrangers : "doivent-ils passer des examens?". C'est là que tous les sons de cloches interviennent, l'administration Jnuienne refusant de nous produire des relevés de notes à la fin des semestres. C'est là qu'on dit alleluia aux gentils camarades qui ont étudier avant nous à JNU et qui nous donnent des tuyaux (Merci Tristan et Gaelle!). Je peux donc maintenant affirmer très officiellement que nous petits étudiants étrangers, n'avons pas de statuts réels et l'année s'annonce riche en.. bricolage. A nous de composer, négocier, parlementer, récupérér les notes et tenter d'avoir des certificats avec nos profs concernés.
  • Le système universitaire : Comme visiblement un flou artistique règne au dessus du statut des étudiants étrangers, nous avons droit de choisir tous les cours proposés par notre centre, dans la mesure où le professeur accepte de nous recevoir et de nous noter. J'ai donc choisis des cours de M.Phil (ce qui correspond à peu près à un niveau Master recherche) car les cours de M.A (niveau Master) étaient bien trop généraux et me plaisaient moins. Les cours de M.Phil proposés sont juste ouf, et super précis.
    [Petit aparté : M.Phil kezako : en gros ça dure deux ans, la première année les étudiants ont trois cours par semestre qu'ils choisissent en fonction de leur sujet de mémoire préalablement décidé, et la deuxième année est consacrée à la rédaction du mémoire]

  • Les cours : En M.Phil, on est peu en cours, entre 4 et 15 grand max, les étudiants sont super assidus, concentrés (pas un bavardage pendant le cours, la concentration est franchement dure à tenir). Les professeurs sont trés regardants si on lit bien la biblio qu'ils proposent, et surtout si on vient bien en cours. Ils sont super engagés dans les recherches de chacun de leurs étudiants, ce que je trouve super appréciable. C'est un juste milieu entre un coconage massif de prof genre "lycée", et un je m'enfoutisme total propose aux années de licence.

  • Mes cours : Allez, histoire de vous faire rêver (haha) voici mes cours :
    1/ Level of regional development in India
    2/ Social Factors in Indian regionalism
    3/ Regional Hydrology
    4/ Agriculture in regional development

    Les enseignements du CSRD (mon département) sont essentiellement basé sur une approche régionale qui m'intéresse particulièrement. Les cours traitent de l'Inde, de l'Inde et encore de l'Inde. Il y a peu d'heures de cours mais beaucoup de boulot personnel.
    Ici les étudiants de M.Phil sont considérés comme de véritables apprentis chercheurs, les professeurs sont à l'écoute, disponible et aiguillent les étudiants dans leurs recherches. Les modes d'évaluations sont donc dans chaque matière un "review essay" (en gros on choisis un sujet, on cherche des documents et on synthétise, confronte, critique) un "term paper" (sorte de mini mémoire que l'on fait sur le sujet de notre choix aussi) et un "end semester exam".

    --> En gros : ça fait du boulot ! Le niveau est super elevé, les sujets traités sont pointus, techniques, et je suis parfois (souvent) un peu larguée car mon background universitaire (notamment sur la situation en Inde est bien maigre, mais ça me stimule, je lis plus, je discute avec les professeurs. Ajoutons au level que je trouve élevé, la question de la langue. L'anglais indien n'est pas forcément super easy au début, surtout avec le bruit sourd des ventilos dans les salles de cours. En gros, on évite de faire le cacou et de se mettre au fond de la classe près du radiateur.

    En tout cas, moi ça me plait cette organisation, je sens enfin que je peux étudier ce qui m'intéresse et que des profs sont derrière moi, et me soutiennent. J'ai globalement 2 à 3h de cours par jour (entre 10h et 13h) ce qui me laisse mes après midi pour bosser ou faire autre chose.

  • La bibliothèque : ça aussi c'est une aventure de tous les jours. Au milieu du campus se dresse un immense bâtiment : la library de JNU, et ça c'est quelque chose. La plupart des bouquins sont vieux, abîmés, on ne voit plus leurs couvertures (pratique pour chercher) et surtout l'organisation et le rangement des livres est chaotique (ou du mois je n'ai pas encore saisi l’intérêt de ce mode d'organisation). Tout est mélangé, les livres sont introuvables, moi qui suis pas franchement friande de bibliothèque, faut vraiment que je me fasse violence pour entrer dans celle là. Le bon point c'est le nombre d'employés qui sont là pour aider à chercher et les petits bouiboui photocopy shop (Oui car le statut de casual student nous interdit d'emprunter des livres). Alors on photocopie, car c'est un peu la coutume locale!
Voila donc en quelques points une (bonne) partie de mon quotidien.. Bientôt les photos, et bientôt la maison, le quartier, le marché...

Ps: Bon en fait, même sous forme de points c'est barbant. Désolé (:

Sédentaire

Comme beaucoup sont déjà au courant, je viens (enfin!) de trouver un appartement. Nous sommes donc trois charmants occupants : Mathieu, Meghna (l'amie d'Olivier chez qui j'ai longtemps squatté) et moi. On est encore dans le speed du déménagement, même si Super Mathieu a déjà réglé le problème d'internet. Je prendrai plus de temps plus tard pour décrire un peu la recherche d'appart, la maison et les occupants, mais d'ores et déjà :

Pour saucisson, fromage, (cordon bleu?), et autres petites nouvelles manuscrites, c'est au

C-14-G Munirka DDA Flat
New Delhi-110067

Merci (:

Rishikesh

Vendredi 12 aôut.

Ah oui mais lundi c'est le 15 ? Le jour de l'indépendance ? Donc on a un weekend de trois jours ?! Et ben tchalo ! Bye Delhi, A nous la montagne, l'air frais...
Il est vrai que le besoin de sortir de Delhi se faisait de plus en plus pressant, c'est ainsi que nous (Mathieu, Flo (son pote de la Chellero venu voyager en Inde au mois d'aôut) Albin, Manu et Thibaut des camarades de Lyon III, étudiants à Delhi eux aussi) nous sommes retrouvés ce vendredi 12 aôut en fin d'après midi à la Kashmere Gate de Delhi (célèbre gare de bus du Nord de la ville). En bon week end prolongé, la gare était tout simplement bondée. Des bus partout, remplis à rabord, des guichets autour desquels grouillaient des milions de gens, des vendeurs ambulants. On se fait trimballer de guichets en guichets, pour finalement nous envoyer à "Anand Vihar" une autre gare de bus encore plus au Nord. C'est partit pour une heure de local bus pour atteindre la gare. Le bus est plein, on est debout, sérré comme des sardines, mais finalement vaut peut être mieux qu'on s'habitue. Et la à Anand Vihar, même chanson, on se fait trimballer à droit à gauche. On finit par trouver (je crois) un bus pour Rishikesh, mais celui ci est plein, plein et le T.T refuse de nous laisser monter dedans. Anyway, il est 23h, on commence à être épuisé mais de plus en plus déterminés de quitter Delhi. Une solution s'impose à nous, si on se renseignait pour louer un taxi, Rishikesh c'est pas si loin, et à 6 ça devrait pas être très cher. Après de rudes négociations, l'aide précieuse de Saif Khan, indien rencontré au hasard de la bus station, et deux longues heures d'attentes, un taxi arrive... RISHIKESH Here we come !

C'est au petit matin qu'on atteint la jolie ville sainte au bord du Gange.. On est affamé, fatigué, transpirant, mais heureux d'être là, au frais, au vert. Les trois jours qui suivirent furent rythmés de cascades, ballades dans les montagnes, singes arrogants, pluie, chill out au Ganga Beach Restaurant (hmm les bonnes rosemary roasted potatoes...), massages, location de scooter par temps de mousson, jeux d'echec, coinche (oui oui un peu), temple, tchaï time, et puis mission wine shop pour fêter le quart de siècle de Mathieu comme il se doit..

Nous sommes déjà lundi soir, il est temps de rentrer à Delhi.. Une nuit de bus (humide) et nous revoici à la case départ, Kashmere gate metro station. Il est 6h du mat' et on enchaîne sur une journée de cours. On est humide, fatigué, sale mais heureux d'avoir pu échapper, le temps de quelques jours à Crazy Delhi.

photos : Manu

Indian time 2.0

Sans transition, me voici un an après mes tribulations à Jodhpur, de retour au pays des vaches sacrées. C'est dans le cadre d'un échange universitaire que je me retrouve à la Jawaharlal Nehru University de (crazy) Delhi.

Ainsi, Thibaiaupaysdesindiens reprend du service pour relater des fabuleuses (ou pas) aventures d'une gori* à Delhi.

A suivre.

gori : adjectif hindi signifiant le pâle (de peau)